Ce misanthrope là est très proche de nous. Il est la version (VS) politique de l’œuvre de Molière car tous les personnages gravitent en ce milieu, jouent dans cette sphère du pouvoir et de l'argent où corruption, flatterie, langue de bois et médisance sont les armes utilisées encore et toujours pour grappiller une parcelle d'influence. Mais VS signifie également versus car Alceste prend conscience de ce monde politicien après la mort de son mentor qui n’était autre que le mari de Célimène, cette jeune veuve qui a réussi à se glisser dans le premier cercle des puissants grâce à ses charmes, sa jeunesse, son ambition et son esprit manipulateur. Alceste s'est retiré à quelques kilomètres de la cour, le désert, et reste totalement écœuré de l'action politique, fatigué de son engagement passé comme ce qui pourrait être aujourd’hui un directeur de cabinet floué. Dans cette vision contemporaine du Misanthrope, les vers de Molière sont respectés jusqu'au bout et les marquis, valets et proches sont autant de conseillers en communication, à l'économie, à la justice et autres experts stratégiques qui continuent leurs gesticulations ridicules autour du pouvoir, alors qu'à l'extérieur la pauvreté et la misère font rage.
Assistante à la mise en scène : Anne Rondeleux. Avec : Pierre Margot, Aurélie Noblesse, Emmanuel Lemire, Edgar Givry, Youna Noiret, Geoffroy Guerrier, Denis Laustriat, Annick Roux. Lumières : Laurent Béal. Décors : Jean-Michel Adam. Costumes : Nadia Rémond. Conception sonore : Gautier De Faultrier. Coup de coeur Le Masque et la Plume – Gilles Costaz.
